Dernière ligne droite. Le Ciel, étrangement bloqué sur "bleu" depuis plus d'une semaine, vient de reprendre un cycle normal. Orage ce week-end et nuages gris ce matin. Si un soleil radieux irradie Pékin pour le 1er octobre alors je n'envisage que deux solutions : Soit il s'agit d'un sacré coup de pouce de Mao, soit il s'agit d'un système hautement technologique et probablement cancérigène inventé récemment par les services secrets chinois.
Toujours est-il que le kitsch mégalomaniaque est nettement plus flagrant en ces jours sombres. Un portrait de Sun Yat Sen, inventeur notamment des cols Mao, vient d'être planté au milieu de la place Tian An Men, encadré par de titanesques panneaux de bois peints en rouge sur lesquels sont gravés en caractères d'Or le refrain de la célébration officielle. En face de lui, suspendu pour l'éternité sur la porte Tian an men, Mao se réjouit des préparatifs et sourit mollement.
Au cinéma de la Capitale, le film "Hymne National", déjà a l'affiche depuis plus d'un mois, se dispute la salle principale (il y en a deux) avec une rétrospective des années Mao. Je regrette de ne pas avoir le temps d'y mettre les pieds, l'un comme l'autre doivent respirer bon l'air pur.
Tout au long de l'Avenue Chang An Jie, des estrades, drapées de rouge, ont été montées. Régulièrement des caractères géants rappellent que l'on célèbre la Fête Nationale. Une carte rappelle la géographie de la Chine incorporant Taiwan et les autres iles revendiquées dans la mer du sud. Les aiguilles des horloges fleuries se sont mises à tourner....
Tout semble en place. Au sol, de longues latrines publiques, où l'on peut s'asseoir - mais pas se cacher - à 8 ou 10, sont installées dès qu'il reste un peu d'espace. En l'air, les néons publicitaires ont tous disparu. Les drapeaux rouges claquent dans le vent de ce frais lundi.
Aucune répétition n'est programmée dans les 4 jours à venir. La rumeur dit que les habitants étrangers de la résidence diplomatique située au bord de l'avenue se sont vus contraints de fermer les rideaux pendant les répétitions précédentes. Un militaire, présent dans chaque appartement, contrôlait l'application de la règle. La rumeur dit encore que les chambres excessivement chères de l'Hotel de Pékin, proche de Tian an Men d'où tous les dirigeants du pays s'extasieront, devront être vidées pendant les festivités.
Dernière ligne droite. Je me demande ce qui va encore être invente dans les 4 jours qui restent.