J-11

Ciel froid et bleu sur Pékin. Ça change du ciel froid et gris de ces derniers jours. A l'approche de l'apocalyptique 1er octobre, chacun y va de son oracle. Pour ma part, sans un gout prononcé pour le catastrophisme, je me réjouirais assez d'un petit tremblement de terre, un petit truc, trois fois rien sur l'échelle de Richter. Un signe fort, pour parler politicien. Tiens, même un bon orage ca me suffirait. Quand même, on se demande à quoi le Ciel pense... Le Typhon qui vient de rafraichir le sud de la Chine aurait pu attendre 12 jours...

Toujours est-il qu'il fait un temps magnifique. Le vent a poussé les nuages de pollution au loin et la ville respire à nouveau. Du coup, les charmes des préparatifs festifs se font plus attrayants.

Il faut dire qu'une part non négligeable des milliards engagés a été dépensée chez le fleuriste. Un seul et unique fleuriste probablement, si l'on en juge par le nombre limité de variétés florales. Cependant l'utilisation qui en est faite défie toute imagination et malheureusement tout mauvais gout.

Des fleurs partout. Sur les trottoirs, dans les résidences, dès qu'un espace libre le permet, des fleurs en pot sont judicieusement disposées pour former des formes ou des caractères. Des colonnes de Burenne colorées marquent l'entrée du nouvel ensemble immobilier vide. Devant l'immeuble d'une banque, un bateau navigue sur les eaux du Communisme de Marché vers un avenir radieux. Des horloges fleuries dont l'heure encore figée rappelleront sous peu que le temps passe et nous rapproche peu à peu de l'avenir radieux. D'autres sculptures florales à peine imaginables embellissent Chang An Jie. Il parait que les tanks du 1er octobre seront aussi fleuris. On en vient à se demander les raisons de cette stratégie militaire. La Chine impressionnera-t-elle Taiwan avec la fleur au fusil-mitrailleur?