Une amie, gérante de boutiques de prêt-à-porter féminin à Pékin m'a rapporté une arnaque dont elle a été victime et qui, à ses dires, est à la mode depuis quelques mois. La pièce se joue en 3 actes, sans rappel.
Acte 1
Un homme raffiné entre seul dans la boutique. Visiblement connaisseur. Il choisit en quelques minutes plusieurs belles pièces : manteaux, cachemires et autres vêtements complexes et belles étoffes. Cette scène peut se répéter plusieurs fois.
Acte 2
L'homme revient quelques semaines plus tard et demande à voir le Boss. Il menace de faire un procès à la boutique car il a été trompé sur la marchandise. Il a raison : Depuis 2008, la loi le protège et oblige les vendeurs à rembourser le double du prix d'origine. Dans notre histoire, l'arnaqueur, réellement connaisseur, a identifié des étiquettes litigieuses. Dans la production textile, les erreurs sont légions souvent par manque de rigueur. Ici on indique 100% cachemire, alors que le textile comporte 10% de laine vierge. Là, il est mentionné Rayonne alors qu'il s'agit de fibranne (deux variétés de viscose). En toute objectivité, le client n'est pas trompé. Cependant aux yeux de la loi, l'analyse chimique fait foi.
Acte 3
L'homme ne réclame pas un très gros montant, probable qu'il s'épuiserait avant les tribunaux. Mais dans l'immédiat, il fait du bruit. Le directeur du centre commercial, qui est également responsable en cas de tromperie, est alerté. L'enjeu financier est faible, mais l'impact négatif sur son centre peut être important. Il pousse mon amie à trouver un arrangement en cash. Faute d'argument et de peur de perdre son emplacement, elle s'y résigne.